LIMOILOU- NOSTALGIE

LIMOILOU- NOSTALGIE

Une enfance à l’eau bénite

 

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            C’est le titre d’un livre de Denise Bombardier mais, contrairement à elle, j’ai adoré mon enfance dans ce Québec religieux des années 50.

 

            Beaucoup juge sévèrement, sans l’avoir vécue, cette époque dite de la Grande Noirceur :  le règne de Duplessis et la main mise de l’Église sur tout.  Quand on est enfant, le jeu est plus important que les conneries des politiciens ou des évêques.  On laisse ça aux adultes (pour s’y intéresser plus tard, quand on sera grands).

 

Notre passé tabou

 

            On évite de parler de religion car on découvre presque à chaque mois les inconduites sexuelles de certains prêtres et de certains religieux.  Tous dans le même panier, sans nuance, sans discernement.

 

            On tire à boulet rouge sur notre passé religieux en oubliant d’évoquer tout ce que les communautés religieuses ont apporté dans nos hôpitaux et nos écoles.  On fait le procès de notre héritage religieux sans distinguer le mal du bien. Et du bien, il y en a eu beaucoup. " Les Sœurs, par exemple, méritent qu’elles soient reconnues comme des « bâtisseuses » du Québec autant que nos grands constructeurs." Idem pour les communautés de Frères enseignants. Et non, ils n'étaient pas tous "comme ça". 

 

            Pour un jeune d’aujourd’hui, nous venons d’un monde sombre et triste hanté par des obsédés sexuels qui rodaient dans nos écoles et les cours de récréation. Que de faussetés sont véhiculées par certains profs et certains historiens.

 

 

Aller à l’église

 

            Moi, j’aimais bien aller à l’église, servir la messe, écouter les sermons, bien oui, les rites sacrés me rendaient heureux.   Ma mère ne nous forçait pas à fréquenter l’église, loin de là.  J’y allais par plaisir et…je dois l’admettre, pour flirter avec les filles de la paroisse.  Au moment de la communion, quand les filles s’agenouillaient à la sainte table, j’en profitais pour tester mon charme de gamin.  Un péché surement mortel que j’omettais d’avouer au confessionnal.

 

 

L’État remplace la religion

 

Les curés des années 50 perdaient de plus en plus de leurs pouvoirs sur leurs « ouailles ».  On s’en allait vers la Révolution tranquille et une autre forme de pouvoir, celui de l’État et de son armée de fonctionnaires qui dirigeront nos vies. D’ailleurs, le concept d’État-providence n’a-t-il pas quelque chose de religieux ? Providence réfère à Dieu…

 

Les nouveaux curés

 

« Se pourrait-il que de nouveaux curés aient pris la place des anciens? On sent bien, aujourd’hui, peser sur nous une nouvelle morale qui ne dit pas son nom. »

 Mathieu Bock Côté

 

  

Aujourd’hui, on se fait faire la morale par tous et chacun : les écolos, les nutritionnistes, les politiciens, les animateurs de télé, même les humoristes s’en mêlent.  Les « biens pensants » sont partout…comme les curés d’autrefois.  Ils veulent nous dire quoi penser, quoi faire.  Eux, comme les prêtres de jadis, ont LA vérité. Misère. Qui osera me dire que nous n’avons plus de religion ? 

 

J’aimais mieux mon enfance à l’eau bénite à bien y penser.

 

 

 

 

 

 

 



31/07/2018
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