LIMOILOU- NOSTALGIE

Quand j’étais jeune, comme tout Limoilou et tout le Québec j’imagine, on mangeait des patates deux fois par jour en semaine, au diner et au souper. Des patates bouillies, avec tous les mets. Le dimanche et les jours de Fêtes on avait droit à des patates pilées souvent avec des grumeaux.

Impensable pour nos mères de préparer un repas sans patates.  Impossible pour nos pères de concevoir un repas sans leurs fameuses patates. Certains paternels faisaient une colère noire si on ne leur servait pas ce féculent.

Dans notre cave, on avait un « caveau » à patates, sorte de grand bac en bois où on gardait nos pommes de terre à l’abri de la lumière pour éviter la germination.

Dans ma tête d’enfant, je considérais la patate comme un aliment de pauvre, le « pain des pauvres » comme disait le roi Louis XVI.  J’imaginais mal les riches de la Grande-Allée mangeant leur Chateaubriand accompagné de cette chose brune que l’on devait peler et cuire dans l’eau.  J’étais trop jeune pour connaître différentes façons d’apprêter la patate comme les pommes de terre duchesse, le gratin dauphinois ou la mousseline de pommes de terre.

Écoeurantite aiguë

Après toutes ces années patate, j’ai souffert d’une écoeurantite aiguë. Trop c’est trop. J’ai abandonné la patate bouillie ou pilée. Seules les frites, une fois de temps en temps seulement, ont fait partie de mon alimentation.

Mais ma femme m’a un jour parlé des qualités nutritives de la pomme de terre, terme plus élégant que patate. Pleine de fibres, de potassium, de vitamines, elle serait bonne pour la « patate ». Je suis donc redevenu mangeur de pommes de terre, pour mon plus grand bien il parait. La prochaine étape, la patate douce…mais ça va prendre du temps à me convaincre.

Lâchez pas la patate, c’est bon pour la santé.  Nos mères avaient donc raison de nous servir des patates. Ah la sagesse populaire!