Nos tacots de l'époque, on disait aussi boîtes à savon (1), n'étaient pas aussi sophistiqués que ceux d'aujourd'hui. Disons qu'ils étaient plutôt rudimentaires. On trouvait de vieilles planches de bois, des roues d'un "express" qui ne servait plus ou, plus rarement, des roues de patins à roulettes, un bout de corde et on assemblait le tout. La corde, attachée à l'avant à une planche mobile, servait à diriger le tacot. On freinait avec nos pieds. Pas fort comme ingénierie!
Mais ça faisait la job, du moins pour un tour du bloc. Les roues, souvent clouées par faute de vis, se détachaient du "bolide" et on devait réparer sur la piste...hum sur le trottoir. On ne quittait pas la cour sans apporter au moins un marteau au cas ou.
On s'amusait ainsi pendant des heures. Bien entendu, on faisait de courses dans la ruelle en gravelle mais, encore là, nos machines subissaient de lourds dommages.
Les courses de tacots ont toujours été populaires mais les bolides d'aujourd'hui sont vraiment bien faits, même pros, avec un vrai volant et souvent un habitacle. On doit dire que les parents contribuent à leur construction alors que nous on faisait tout nous-mêmes avec ce qu'on avait sous la main. Pas de progrès, pas d'avancement, dirait Todore.
(1) L’histoire de la « caisse (boîte) à savon »
En 1933, la caisse à savon prend un essor mondial. Un astucieux commerçant de savon trouve l’idée de mettre dans les boites (en bois) qui contiennent les savons, un plan de construction de véhicule avec les planches. Les enfants se retrouvent dans toutes les rues du pays avec leurs engins. La caisse à savon qui s’est trouvé un nom va devenir très populaire. De là à la première course (Soap Box) dans l’Ohio, il n’y eut que quelques mois. Puis, la Soap Box fait des émules en Europe et notamment en Allemagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale.