LIMOILOU- NOSTALGIE

LIMOILOU- NOSTALGIE

Le train électrique que je n’ai jamais eu

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Je passais des heures à regarder la page de trains électriques dans les catalogues Sears et Eaton. Je rêvais d’en avoir un que je ferais rouler sur le plancher du salon.  Je serais ingénieur de locomotive et j’imaginerais des voyages à Montréal, Toronto ou Chicago.

 

Dans une revue que j’avais trouvée chez Huot, on voyait un jeune admirant sa belle loco Lionel et derrière lui son père qui souriait, partageant la joie de son fils.  Ce serait comme ça à Noel chez nous à condition que...

 

À chaque année, je demandais à maman de m’acheter ce cadeau qui me rendrait si heureux.

 

- J’vais en parler à ton père que ma mère me répondait.  On verra.

 

Mais quand Noel arrivait, je ne trouvais jamais la grosse boîte contenant un train Lionel.  Bien sûr j’avais de beaux cadeaux, des patins, un équipement de hockey, un jeu de mécano mais de train, jamais. 

 

Je n’osais demander à maman pourquoi mon père ne voulait pas m’acheter le présent dont je rêvais tant. Ce n’était pas une question d’argent, certes, car un train Lionel ne coûtait pas une fortune. Alors pourquoi ?

 

Un jour, je me risquai à poser la question à papa.

 

- Pourquoi vous ne voulez pas m’offrir un train électrique pour Noel ?

 

Sa réponse m’étonna.

 

- Je sais que tu rêves à ça depuis longtemps mais comme je travaille sur les trains et que c’est un travail difficile, je suis souvent loin de la maison, je ne voudrais pas qu’un train électrique te donne le goût d’être cheminot comme moi…Je rêve plus grand que ça pour toi fiston.

 

 Je n’osai dire à papa que j’avais déjà ce rêve d’être Ingénieur de locomotive ou Conducteur et que d’aussi loin que je me souvienne j’avais décidé que je travaillerais un jour pour le Canadian National Railways, comme lui et comme mon parrain, oncle Dollard.  J’avais de la boucane de locomotive dans les veines.

 

Comme beaucoup d’enfants qui rêvent de devenir pompier, policier ou astronaute, je ne suis jamais devenu employé des chemins de fer.  Mais j’ai eu mon train électrique Lionel beaucoup plus tard.  Je devais être dans la trentaine quand ma femme, à qui j’avais raconté mon histoire d’enfance, m’acheta le fameux train pour Noel. J’ai passé des heures et des heures à faire tourner locomotive et wagons sur le plancher du salon, comme un enfant de huit ans.

 

 



15/11/2017
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